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Intervention dans le cadre de la séance d’ouverture du séminaire « Les effets de la modernité : expériences historiographiques » conduit par Patrick Boucheron, Collège de France, 12 avril 2016.
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Argument : Dans le dialogue entre philosophie et histoire, la notion de modernité fait, on le sait, communiquer l’acte de périodiser et celui d’évaluer : tantôt, elle joue comme l’élément normatif qui, imprimant une rupture entre l’avant et l’après, entend projeter le déroulement qu’elle qualifie sur un axe téléologique ; tantôt, jugée compromise avec une historiographie devenue suspecte, elle devient elle-même objet d’une enquête qui, retraçant la manière dont elle s’est imposée, fait apparaître sous l’unité apparente qu’elle affiche d’autres découpes, séquences et stations. L’archéologie de Michel Foucault est à ce titre exemplaire d’une démarche qui, tout à la fois, conteste l’axiologie sous-jacente au qualificatif « moderne », reconduit à d’autres frais le geste consistant à penser par discontinuités, et finalement dédouble ou démultiplie les seuils dont la modernité entendait opérer la synthèse. Cette séance discutera les attendus et l’actualité de cette oscillation dans la pratique contemporaine des historiens comme des philosophes : quels usages l’exercice de la périodisation, entendu comme cette modification du regard procédant par déplacement des bornes historiques, peut-il aujourd’hui faire d’un concept de modernité devenu tout à la fois indispensable et impraticable ?