Posted in Autour de Foucault, Vidéos 2 min read
Conférence donnée le samedi 4 août 2018, dans le cadre du Banquet d’été “Dans la confusion des temps” (Lagrasse, 4-10/08/2018)
Lors du décès de l’écrivain Maurice Clavel, Michel Foucault évoquait la manière dont celui-ci avait « dans notre siècle de promesses périmées, une singulière manière d’attendre » – curieux mélange d’expectative et d’impatience, d’attention portée à ce qui échappe à l’histoire (« l’instant, la fracture, le déchirement l’interruption »), posture où Foucault voyait aussi une manière de réagir à « une très large et très profonde altération dans la conscience que l’Occident peu à peu s’est formée de l’histoire et dutemps ».
S’il y avait, dans cet éloge de l’ami disparu, quelque chose d’un autoportrait, quels indices puiser de cette crise chez un auteur qui ne cessa, de la clinique à la prison, de la folie à la sexualité, de diagnostiquer naissances, persistances et discontinuités ? En quel sens, surtout, l’archéologie et la généalogie proposées par Foucault permettent-elles d’esquisser les contours d’autres manières de vivre, de comprendre et de pratiquer ces temps-ci, où nous sommes et dont les repères manquent ? Si la question à laquelle Foucault identifie l’attitude de modernité est : « quelle différence aujourd’hui introduit-il par rapport à hier ? », c’est le sens même des mots « hier », « aujourd’hui » et « demain » que l’horizon contemporain fait vaciller : au prix de quelles menaces et au profit de quelles échappées, voilà ce que nous tâcherons de cartographier.
Programme du Banquet du livre